Sans peau(x)
Après avoir traité, avec Ta Peau…, de l’incidence de la peau dans la rencontre avec l’autre, Toufik Oudrhiri Idrissi poursuit sa recherche avec Sans peau(x), deuxième volet d’un cycle qui s’intéresse aux relations entre les individus, à la dimension sensorielle de leurs interactions.
La peau, cette membrane qui occupe des fonctions biologiques, sociales ou psychiques, qui unit notre monde intérieur à celui qui nous entoure, est à nouveau le support convoqué pour cette nouvelle création.
Avec Sans peau(x), le chorégraphe fait le chemin inverse de Ta Peau…
Prenant comme point de départ l’état d’un corps multiple, un corps social fusionné, composé de plusieurs êtres dépourvus de leurs singularités, dilués, sans peau, au point qu’il n’est plus question de distance sociale ni intime, la pièce interroge la séparation, et donc l’individualisation, l’émancipation de chacun.
Au plateau, deux corps dépendants et unis dans leur mouvement, effacés jusqu’à ne plus former qu’un.
De cette entité, deux corps s’éloignent, dessinant des mouvements propres, singuliers, détachés.
De la séparation de ces deux corps devenus individus une découverte de soi et de l’autre, une relation.
L’espace créé entre les corps prend alors autant d’importance que les mouvements générés et donne place à un travail avancé sur l’émancipation et la relation. Plus cet espace grandit, plus la relation des deux corps semble fusionnelle et précieuse.
Apparaît alors peu à peu une membrane, une peau qui semble les recouvrir, les relier.
Pour ce deuxième volet, Toufik Oudrhiri Idrissi s’entoure des deux interprètes de Ta Peau…, auxquelles il accorde une grande confiance : Johanna Mandonnet et Pauline Lavergne.
L’atmosphère organique, sensible, captivante, telle une invitation pour un voyage hypnotique, est soutenue par l’habillage sonore composé par Romain Dubois, et par un traitement visuel des corps, tour à tour plongés dans la pénombre, ou parcourus par des projections vidéos tels une seconde peau, signant l’œuvre de Toufik Oudrhiri Idrissi.
Toufik Oudrhiri Idrissi découvre la danse contemporaine à 15 ans au Maroc. Arrivé en France en 1990, il intègre l’année suivante le Centre National de Danse Contemporaine d’Angers.
Il découvre la danse butô auprès d’Ushio Amagatsu, fondateur de Sankai Juku dont le travail le marquera profondément.
Après sa formation, il devient danseur-interprète pour Jean-Claude Gallota, Régine Chopinot, Odile Duboc, Françoise Murcia, Odile Azagury…
Il vit également une expérience formatrice, tant sur le plan humain que professionnel, au sein des Em.B.A.R.C.qués dirigés par Régine Chopinot et Jacques Garros.
En 1995, Toufik Oudrhiri Idrissi présente sa première pièce, Graine d’amour et en 1997, il fonde la cie Toufik OI, à La Rochelle et créera, entre autres, Seu(i)l XY, Origine O=im², #im3, ZOON sans coeurs, ZOON hybrides, Back end, Back to us, Paper men, Au soleil de l’eau, Ta Peau…
Toufik Oudrhiri Idrissi met à jour les connections que l’individu construit entre son espace mental et son environnement. Le corps du danseur est la base qui nourrit son travail chorégraphique. La spécificité et la force de l’écriture de sa compagnie résident dans les rapports qu’entretiennent la danse incisive, les musiques électro-acoustiques et contemporaines, la scénographie plastique et la vidéo comme partenaire privilégiée.
Diplômé d’Etat, Toufik Oudrhiri Idrissi mène également un travail de sensibilisation, de création et de formation en direction des publics amateurs et professionnels (scolaires, universitaires, danseurs, comédiens…).
Chorégraphie – avec la complicité des interprètes – scénographie et vidéo : Toufik Oudrhiri Idrissi
Interprétation : Johanna Mandonnet, Pauline Lavergne
Composition musicale : Romain Dubois
Création lumière : Jérôme Deschamps
Production : Objective Association
Coproduction : Les Eclats – Pôle régional dédié à la danse contemporaine en Limousin – Aquitaine – Poitou-Charentes
Avec le soutien du ministère de la Culture et de la Communication – DRAC Nouvelle-Aquitaine, de la Région Nouvelle-Aquitaine, du Conseil Départemental de la Charente-Maritime et de la Ville de La Rochelle
Avec le soutien en industrie de la ville d’Oléron et du CCN de La Rochelle
En résidence au CCN
du 23 au 27 janvier
En premières les 17 et 18 mai 2017, à 20h au Glob théâtre, Bordeaux