CIE VIRGULE

Monstres

« Ma génération est une génération qui encense la moquerie, la vanne, les quolibets. Goût du détournement des mots, hold up métaphorique, ou simple méchanceté enfantine, nous nous complaisons à nous rabaisser entre nous. Quitte à parfois y laisser des plumes.
J’ai voulu écrire une pièce sur le regard de l’autre. Et comme point de départ, quelle prisme plus merveilleux que le monstre?
Il y aura un parallèle à l’enfance, cette période bénie et parfois ingrate, ou les premières moqueries s’ancrent pour des années.
Un duo? Pour le ping pong, le rapport à l’autre. Que chacun puisse être le reflet et la complémentarité de l’autre. Pour amener une touche comique, de l’absurde. Comme le clown blanc et l’auguste. Encore une fois, l’envie était d’aller chercher dans les contrastes, le miroir qu’est son prochain.
Il y aura des corps à corps, des étreintes. Des contacts, violents et d’autres doux. Utiliser la danse Hip-Hop en ce qu’elle à de plus fabuleux, servie par deux interprètes aux corps si particuliers. Esthétiquement nous nous inspirerons des monstres célèbres, hydres à plusieurs têtes, géants et nains, autant de prétextes au miraculeux.
Qu’est-ce qui nous rend différent à l’oeil de l’autre. Le physique certes, la façon de parler, de s’habiller, de se comporter. Nos notions de manières, de cultures différentes. De vision. Du Réel et de la Réalité.
Monstres sera une ode à la tolérance. Une chanson sans parole, gesticulée, pour célébrer la beauté de la vie, dans ses multitudes.
De quoi as tu peur?
J’ai peur de ne pas plaire. Non. J’ai peur de devenir invisible. Quitte à être sous les projecteurs, « monstré » du doigt. Car le jour où plus personne ne fera attention à moi, je serais invisible. Une mort sociale ha, c’est terrible, Monsieur.
Et une sacrée fin pour un monstre.«
Virgile Dagneaux