Candide 1.6
Avec un titre emprunté à l’œuvre de Voltaire, Gabriel Um se plonge dans son enfance où liberté, amour et bienveillance résonnaient comme une évidence. En quête de beauté profonde, c’est avec naïveté et une spontanéité naturelle qu’il part à la rencontre de l’enfant qu’il fut. Entouré de cinq danseurs, cet artiste polymorphe nourrit sa recherche artistique par la danse, le chant, la musique, le dessin, la vidéo et la photographie.
« Je suis un utopiste qui rêve de changer le monde, de changer mon monde, en commençant par me transformer moi-même.
Ayant grandi entre la France et le Cameroun et beaucoup voyagé depuis, je suis un citoyen du monde aux multiples influences, qui a conquis sa liberté de créer au-delà des frontières et qui cherche à tout prix à se réinventer. Je vis dans un monde, dans une époque, dans une génération où il devient de plus en plus dépassé, sinon ridicule, de croire en l’amour, en la liberté, en la solidarité, en la bienveillance collective ou en la beauté profonde de l’humain. C’est pourtant cette forme de naïveté, d’optimisme un peu béat, qui m’intéresse aujourd’hui et sur laquelle j’aimerais que notre regard change.
La candeur n’est donc pas pour moi un défaut, elle est ce qui me préserve des formatages, ce qui me permet de jouer avec les limites, de pouvoir sortir du cadre et de choisir librement d’y revenir.
Parce qu’elle correspond à une forme d’ignorance des règles, la naïveté est un moyen pour moi de lutter contre la standardisation et de décider de mon propre rapport aux normes de production, de les dominer sans pour autant les rejeter d’un seul bloc.
Je me sens simplement lassé des conventions qui me briment. Lassé de faire pour faire, lassé de faire pour plaire, lassé de faire pour que ça marche, lassé de faire pour suivre bêtement le schéma logique, lassé de ma lassitude… Pour retrouver cette candeur, je me suis donc penché sur une période de ma vie, l’enfance. L’enfance, mon enfance, mon moi naïf, mon Candide. Il fallait que je lui parle que je lui écrive, que je lui explique le monde qui m’entoure. Voilà le début de mon action, voilà le début de mon projet artistique, une trentaine de lettres adressées à mon Moi Enfant… »
Gabriel Um
Le travail de la Compagnie Gabriel Um repose sur des questionnements sociaux, sociétaux et sur une volonté profonde d’expérimentations. Cette compagnie a à coeur d’explorer de nouveaux champs chorégraphiques et artistiques, au travers de créations interdisciplinaires et de travaux sur l’in situ. En proposant ses créations adaptables en genre, nombre, en lieu et en intention, la compagnie Gabriel UM affirme sa volonté d’investir des lieux dédiés mais aussi les espaces publics, les lieux culturels et sociaux, les endroits en marges de lieux conventionnels de diffusion artistique, afin d’en détourner l’usage. Se réapproprier ces espaces afin de créer du lien social entre les populations, entre les générations, mais aussi entre la danse et d’autres modes d’expression artistique, en favorisant la collaboration entre acteurs culturels et habitants sur des thématiques liées au projet artistique de la compagnie. Rendre la pratique de la danse visible et accessible à tous, permettre l’épanouissement de chacun et développer les valeurs d’éducation populaire en rapport avec la danse (transmettre, partager, échanger, informer, créer du dialogue citoyen, accompagner…). La compagnie a été créée en 2018 dans la lignée des ambitions du collectif 1.5 fondé par Gabriel UM et Armel UHOZE : travailler autour de différentes valeurs humaines et sociales, à travers une multiplicité de langages artistiques (danse, photographie, vidéo, graphisme, art plastique, art numérique, musique, art scénique…) afin de les rendre visible par le biais de différentes manifestations (spectacle, conférence, festival, concert, projection cinématographique, soirée, exposition, performance…).
Gabriel naît à Echirolles en 1987, grandit à Édéa, Douala, Yaoundé, Makak, Bafoussam, Otélé, Rennes, Saint-Nazaire, Pékin, Qingdao, Berlin, Glasgow, Blackpool, New-York, Paris, Amsterdam, Utrecht, Besné, Lorient, Kielce, Cracovie, Stockholm, Dar es Salam, Arusha, Lisbonne, La Rochelle, Nantes…
Le début de sa vie est rythmé par les voyages, les rencontres avec l’autre, l’ouverture d’esprit, le perpétuel recommencement, l’adaptation, les chocs culturels… Il se définit comme un « world citizen ».
Marqué par sa culture originelle de tradition orale et de mimétisme, il apprend tout en autodidacte, observant les oeuvres et les personnes qui l’inspirent, à commencer par sa famille : son père est mélomane, son frère dessine, sa mère et sa soeur dansent… Il baigne dans le monde de l’art, mais jusqu’à ses 16 ans, il n’ose pas danser, bien trop grand pour cela, c’est d’ailleurs sa famille qui lui affirme. C’est alors par pur challenge, presque provocation qu’il se met à danser à l’âge de 17 ans, en commençant par des danses populaires. Le défi devient alors une vraie passion.
C’est peu avant ses 19 ans qu’il vient s’installer en France. Séduit par la culture hip hop, il se forme à travers des cours réguliers proposé par Marie Houdin et Franco Guizon(Cie Engrenages) et des ateliers menés par Bruce Chiefare (Cie Flowcus). Ce qui le passionne avant tout dans les danses hip hop, ce sont les motivations qui les ont fait naître : des modes d’expressions artistiques nés à une certaine époque, pour dénoncer des contextes sociaux difficiles et s’en libérer. Touché par cette culture, il décide de puiser l’inspiration dans ses propres réalités sociales, pour développer son langage artistique. De 2009 à 2012, il découvre et apprend les danses bretonnes, prends des cours en modern jazz, des ateliers en danse contemporaine et rejoint un groupe de jeunes danseurs nantais The Misfits, avec lequel il remportera plusieurs compétitions. Il monte avec Armel UHOZE le Collectif 1.5, en 2013. Ensemble ils mettent en oeuvre plusieures créations chorégraphiques amateures, des expositions photos, différentes vidéos artistiques, des conférences / débats dansées, des festivals et diverses manifestations dansées. Il participe au projet Je, Nous, Ils mis en place par Makiz’Art et piloté par Vincent Pouplart (réalisateur) et Marc Perrin (écrivain). Il réalise à cette occasion son premier court métrage, une autofiction intitulée Lettre à Candide. Il participe en 2014, au projet Clin d’oeil du temps, Overflow dirigé par Amala Dianor, co-chorégraphié par Annabelle Loiseau, Pierre Bolo et Mickaël Le Mer. En 2015, il rejoint la compagnie Chute Libre et est interprète dans cinq de leurs spectacles : Focus, Flash Player, In Bloom, un Sacre du Printemps Hip Hop, et Anarchy, l’harmonie du désordre. À partir de 2016 il devient interprète pour la compagnie Engrenages sur Le Bal du Tout-Monde.
Entre 2017 et 2018 il monte et dirige la compagnie 1.5 qui devient Compagnie Gabriel UM, avec laquelle il travaille, enfin, à développer sa vision, son propre langage. Il nomme son projet artistique Candide, dont le premier volet s’intitule Candide 1.
Chorégraphie: Gabriel Um
Interprétation: Andrège Bidiamambu, Elsa Morineaux, Floriane Leblanc, Kévin Ferré, Sandra Sadhardheen, Gabriel Um
Création lumière: Louise Jullien
Création musicale: Florent Gauvrit
Production déléguée: Collectif 1.5
Coproductions: Centre Chorégraphique National de Créteil et du Val-de-Marne / Compagnie Käfig, Centre Chorégraphique National de La Rochelle / Compagnie Accrorap, Théâtre Francine Vasse – Les laboratoires vivants
Soutiens: TU-Nantes, Théâtre Francine Vasse – Les laboratoires vivants, La Fabrique Dervallières, IADU – La Villette
En résidence au CCN
du 16 au 20 novembre
sortie de résidence jeudi 19 novembre à 18h30
à la chapelle Fromentin
Dans le cadre de l’accueil studio,
la compagnie bénéficie d’une résidence et d’une coproduction.
entrée libre
information — réservation:
05 46 00 00 46