« Cette œuvre nous relie fondamentalement à nos émotions intérieures c’est de l’ordre de l’intime. Elle évoque la souffrance, la douleur, l’amour, la joie, tout ce qui nous rassemble. On a le sentiment qu’elle va puiser au fond de nous, qu’elle éveille des choses que nous ne contrôlons pas et qui nous rendent vulnérables. En ce sens, elle est universelle et accessible à tous. »
Kader Attou
Depuis plus de vingt ans, Kader Attou n’a de cesse d’inventer une danse livrant des images et des émotions que lui inspirent les rires et les drames des hommes. En 1994, il découvre, bouleversé, la Symphonie n° 3 dite des chants plaintifs du compositeur polonais Henryk Gorecki. En 2010, Kader Attou crée Symfonia Piesni Zalosnych, pièce pour dix danseurs, avec le désir d’inscrire sa danse dans la puissance émotionnelle de cette partition. Pour la première fois, il crée en s’attachant à l’intégralité d’une œuvre musicale et explore la rencontre entre le hip hop et la forme du Ballet. À l’instar d’une musique dépouillée de tout effet ou ornement superflu, la danse déploie une gestuelle pure qui creuse le sol en même temps qu’elle cherche l’intériorité et l’élévation des êtres.
Une œuvre universelle, accessible à tous.
Dix ans après, Kader Attou reprend cette pièce. Parce qu’elle est toujours en lui. Parce qu’elle rejoint cette humanité dansante qui fonde son travail, l’urgence absolue de vivre. Dans un monde en déséquilibre qui produit encore et inlassablement toutes sortes de guerre, cette symphonie résonne comme un combat, une marche langoureuse entre ténèbres et lueurs qui s’ouvre sur l’espoir. Souvent considérée comme une œuvre sur la Shoah, Kader Attou réhabilite le désir de Gorecki d’en faire, avant tout, un hommage à la mère, à la femme, à celle qui porte en elle l’origine de la vie. Cette reprise s’attache à révéler la beauté des textes des chants, approfondir les tensions entre la danse et les vibrations de la musique pour à la fois unir les corps et démultiplier leurs différences. Sur le fil ténu des mélodies, la danse dessine des cycles de vie, attirant les corps vers la lumière, se laissant porter par le crescendo fulgurant des cordes et l’intensité de la soprane qui déchire le ciel sombre de sa voix claire.
Chorégraphie : Kader Attou
Musique : Henryk Mikołaj Górecki Symphonie n°3 pour soprane et orchestre, opus 36
Éditions Chester / Éditions Mario Bois-Paris
Lumières : Françoise Michel
Costumes : Nadia Genez
Interprétation : Aïda Boudrigua, Amine Boussa, Capucine Goust, Erwan Godard, Salem Mouhajir, Ioulia Plotnikova, Sébastien Vela Lopez, Nicolas Majou, Vaishali Trivedi, Majid Yahyaoui
Production : Centre Chorégraphique National de La Rochelle, Kader Attou / Cie Accrorap
Coproduction : Festival Montpellier Danse 2010, La Coursive – Scène Nationale de La Rochelle, Chaillot – Théâtre national de la Danse, Théâtre Jean-Vilar de Vitry-sur-Seine, Grand Théâtre, scène conventionnée pour la danse – Ville de Lorient
Avec le soutien du Conseil Général du Val-de-Marne
« La pièce, pour dix danseurs, est saisissante. La danse, très physique, transmet des émotions inattendues. Les corps souffrent, s’affrontent puis se retrouvent dans des images de fraternité. Il ressort de la chorégraphie, enveloppée par les magnifiques lumières de Françoise Michel, une harmonie sereine. Car dans cette musique qui a accompagné de nombreuses années de sa vie d’homme, Kader Attou veut entendre des lamentations mais aussi beaucoup d’espoir. »
Marie-Valentine Chaudon – LA CROIX
« Avec dix danseurs, le chorégraphe tente d’incarner cette partition délicate, donnée dans son intégralité. Un véritable pari où l’on retrouve ses thèmes de prédilection comme le métissage, les origines, les autres cultures, la foi, la rencontre avec l’autre… Sur un plateau plongé dans une quasi-obscurité, Attou délie son hip-hop pour y glisser un autre fil, plus contemporain, plus doux aussi. Avec un je-ne-sais-quoi de spectral dans le mouvement. »
Rosita Boisseau – TÉLÉRAMA
« Il y a des chorégraphes qui, avec le hip-hop, s’amusent du mouvement à tout prix. Kader Attou a passé cette phase : né du hip-hop, c’est la poésie qu’il traque maintenant. Les dix danseurs peuvent bien évoluer en tennis, La chaussure du hip-hop, la chorégraphie les jette dans l’élan et le mystère, soutenus par les clairs-obscurs laiteux qui nimbent la scène : courses, quêtes, pertes, retrouvailles dans une douceur qui semble exorciser jusqu’à l’idée même du mal ou de la vengeance. »
Ariane Bavelier – LE FIGARO
« Les danseurs plongent dans une danse profondément humaniste laissant émerger leur singularité. Inspirés par une musique entre lamentations et cri d’espoir, ils composent une partition engagée dont ils semblent ne pas sortir indemnes. Le spectateur non plus. »
Claudine Colozzi – LA VIE
2023
2 juin
Le Zef, Marseille
28, 29, 30 juin
Montpellier Danse, Opéra Comédie
27 juillet
Aix-en-Provence, Ballet Preljocaj - Pavillon Noir, Un Air de Danse #2
2024
21 septembre
Belgique, OPRL Orchestre Philharmonique Royal de Liège
Cie Accrorap
Direction Kader Attou
Reprise 2020
Création Festival Montpellier Danse 2010
Pièce pour 10 danseurs et danseuses